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la maison rouge
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9 mars 2007

La télévision

Juste un petit article pour expliquer NOTRE choix de non-TV, (mais où caserais-je ce temps TV dans ma journée d'abord ?) et parce que j'en ai marre de me disculper, c'est vrai, après tout, je n'agresse jamais les gens en leur demandant pourquoi "eux" ont une Tv, alors pourquoi me demande-t-on toujours pourquoi je n'en ai pas ?
Et pour d'autres mais qui ne me liront pas ici : "Oui, merci, mes enfants vont bien":)

Télé sans familles ou familles sans télé

Il y a un an, votre journal créait la rubrique Ecrans Juniors pour lire les images, les comprendre, les analyser, pour qu’elles ne nous mènent pas par le bout du nez. Pour fêter ce premier anniversaire, nous avons rencontré quatre familles qui vivent sans images télé, mais pas sans écrans. Elles sont plus nombreuses qu’on le croit.

Un matin mémorable, le couple A., la cinquantaine, trois enfants, a littéralement expulsé la télévision. "Nous avions acheté un poste lorsque les petits sont entrés à l’école maternelle, raconte la maman. Les enfants avaient tendance à traîner le matin devant la télé. Un jour, toujours en pyjama à 7h, nous leur avons dit qu’ils avaient une demi-heure pour être prêts, sinon la télé valsait sur le trottoir. Une demi-heure après, le récepteur était à la rue. Il a disparu rapidement, c’était un beau modèle. Nous n’en n’avons jamais repris. Les enfants, 3 et 5 ans à l’époque, ont scié un peu, puis sont passés à autre chose. Grâce à cela, nous avons passé du temps avec eux, à parler, à leur lire des histoires. Les deux frères jouaient ensemble. Nous allions beaucoup au cinéma aussi."   

Un écran est réapparu quelques années plus tard chez les A., pour les premiers jeux sur ordinateur. L’ordi était une attraction pour les copains, qui s’invitaient régulièrement. La télé, c’était chez les grands-parents, soigneusement dosée. Aujourd’hui, les deux grands travaillent à l’étranger, le cadet termine ses humanités en néerlandais. Il écrit des livres et adore le foot. "Quand il a trop envie de voir un match, il va chez une voisine. En échange, il fait du baby-sitting. Notre troisième a bénéficié d’une véritable éducation à l’image. Son père a enregistré beaucoup d’émissions, selon une progression d’âge, regardées sur un petit moniteur. Maintenant, père et fils présentent ensemble les classiques du cinéma aux Beaux-Arts."   

Rythme et contenus imposés   

Les S. n’ont jamais eu de télé. Petit, le papa regardait systématiquement le cinéma sur petit écran.   

Aujourd’hui, ses enfants de 8 et 11 ans vivent sans télé. "Pour éviter le piège d’allumer et de ne pouvoir éteindre ensuite. Je ne veux pas être esclave, affirme le père. Nous avons expliqué aux enfants que les programmes comportaient trop de violence, qu’ils étaient parfois difficiles à comprendre pour eux. Ils nous font confiance. Nous avons un écran pour les DVD et les cassettes. Nous regardons de bons films, en les commentant en famille. Nous ne sommes pas opposés à l’image, mais nous la choisissons, nous ne la subissons pas, comme ces publicités tellement agressives."   

Même son de cloche chez le père des G. Ce qui est "intrinsèquement néfaste à la télé, c’est le caractère imposé et subi du programme et de son rythme, l'aspect analgésique du phénomène qui conduit à la passivité et la mise en veille de l'intelligence critique. La télévision véhicule des informations loin d'être adaptées, comprises, et assimilées par les enfants, voire choquantes."   

La maman a vécu longtemps alitée dans sa jeunesse. La télévision était son seul dérivatif. Elle a éprouvé la "fascination des images, la déconnection de la réalité, sous une emprise quasi hypnotique." Parents de quatre enfants, une fille de 11 ans et trois garçons de 3, 6 et 10 ans, ils n’ont pas remplacé un récepteur hérité.

Ils n’ont jamais eu la télédistribution. Un écran subsiste pour les DVD. Le choix et la vision en famille sont devenus des rituels hebdomadaires. Les enfants ont un ordinateur limité aux jeux éducatifs et aux recherches sur Internet, après consultation préalable dans la bibliothèque de la maison.

Les parents divergent sur l’irrévocabilité de leur décision. Papa estime que tout ce qui peut provenir de la télévision peut être trouvé dans d'autres sources, de meilleure qualité. Maman est prête à discuter face à une demande raisonnée: "La gestion de la télé, ça peut s’apprendre. Nous ne jouons pas la marginalité pour la marginalité. Nous avons déjà envisagé de reprendre un poste classique. Les enfants ont réagi unanimement: quand va-t-on jouer, alors?" Précisons que les G. ont une grande maison avec un grand jardin.   

Pour cette famille, la vie sans télé, c’est du temps retrouvé pour être ensemble, faire et parler ensemble.   

Assuétude   

La télévision est chronophage, s’écrient tous nos témoins. Les G. ont eu une télé. Ils ont vécu avec la seule RTBF, puis brièvement avec le câble. L’organisation familiale tournait trop autour de la télé. Repas et conversations étaient écourtés pour le JT ou le début du film.

"On trouvait toujours quelque chose d’intéressant au rabais. Le zapping est détestable. C’est difficile d’avoir un bon usage de l’offre pléthorique, avoue la maman, psychologue de profession. Cela tourne à l’assuétude. Les heures passent sans rien faire, sans vivre. On loupait des moments essentiels, au détriment du projet éducatif pour nos deux filles de 9 et 11 ans. Elles ne sont pas coupées des images. Elles regardent chez les grands-parents, les copines. Elles connaissent les séries, elles en parlent. L’aînée commence à réclamer, sans insister. Pour l’instant, c’est non, parce qu’il y a mieux à faire. Je suis intransigeante. La négociation viendra lorsqu’elles seront plus grandes. En attendant, je cadre. Nous choisissons des DVD, nous regardons les films de Louis de Funès, ceux de mon enfance, qui font toujours rire."   

Comme dans les autres familles, les deux filles jouent, dessinent, lisent. Leurs parents leur consacrent un temps important. Rien d’extraordinaire, rien d’exemplaire, simplement la preuve qu’une vie est possible sans télévision, à condition de l’associer à une éducation à l’image.

 

Patrice Gilly

Source : Ligueur n° 5 - 31/01/07

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Commentaires
M
ici aussi on aurait du mal (peut-être plus les parents que les enfants :-) je trouve toujours des émissions intéressantes tard le soir. J'aime beaucoup l'image des parents qui menacent de se débarasser de la télé et qui le font réellement. ça me scotche :-)
G
Coucou! Des plaintes me concernant sont parvenues jusqu'à mes oreilles...alors j'y remédie sur le champs!<br /> En ce qui concerne la tv...bravo à vous d'avoir la volonté d'y résister. J'imagine la rébellion des enfants si on décidait de s'en débarasser! On limite tant que possible mais j'avoue que parfois ça nous arrange bien de ne plus les entendre pendant 1/2 heure et on oublie vite nos principes!
T
Bien que je ne me considère pas comme accro à la télé (je crois que j'aurais plus de mal à me passer d'internet), je ne me vois pas sans télé à la maison mais je suis très admirative de ceux qui arrivent à vivre sans. Un grand bravo!
P
Là j'applaudis des deux mains !!<br /> Bon d'ac, pour certains trucs précis elle nous manque parfois un peu... mais bon, dans l'ensemble quasiment jamais !!!
D
ah ben, si à 7h en pyj on n'a plus de télé je peux largement jeter la mienne :ouin:<br /> j'rigooooooooooole ! j'aimerais avoir autant de sagesse... un jour peut-être.
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